L'axe intestin-cerveau est reconnu aujourd'hui comme étant un garant de notre santé mentale, bonne ou mauvaise. Différents modes de communication sont présents entre nos 2 cerveaux, le 1er n'étant pas toujours celui du haut...
- 1er axe de communication : via les neurones entériques. En effet Notre intestin possède ses propres neurones . Les neurones du cerveau et ceux de l’intestin communiquent. Pour cette raison les personnes qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable ou de maladies chroniques de l’intestin sont plus sujettes à des états anxieux ou de la dépression.
- 2nd axe de communication : via le nerf vague qui relie le cerveau, le cœur et l’intestin. C’est une sorte de téléphone rouge, une ligne directe qui permet au cerveau de savoir ce qui se passe dans le corps et plus précisément dans la zone intestinale. Depuis 2010 un traitement contre la dépression consiste à stimuler le nerf vague.
- 3ème axe de communication : via le sang. Les molécules et les hormones sont transportées de l’intestin au cerveau via notre réseau sanguin
Dans mes consultations, des patients présentant un état anxieux et de déprime important en même temps que des troubles intestinaux sont nombreux. L’amélioration de leur état intestinal et de leur microbiote leur apporte en bonus une baisse significative de leur état de déprime et de tristesse.
Pourquoi la santé intestinale a-t-elle une si grande importance pour la santé mentale ?
*la sérotonine, hormone majeure dans la régulation de notre humeur appelée aussi «hormone du bonheur », est fabriquée à 95 % par certaines cellules intestinales. Les 5% restant sont produits dans le cerveau. Si l’intestin est inflammatoire, poreux, en dysbiose (ballonnements, mauvaises digestions, gazs, reflux...), avec un microbiote déréglé ou appauvri la sérotonine ne pourra pas être synthétisée en quantité suffisante, ce qui pourra entraîner également ces états anxieux. De plus, comme la sérotonine se transforme au cours de la journée en mélatonine, nous aurons alors du mal à trouver le sommeil et obtenir un sommeil de qualité.
On pourrait ici parler également de la dopamine et du GABA qui sont également des neurotransmetteurs réduisant l’anxiété, produits par des familles spécifiques de bactéries intestinales. En manquer signifie là encore des troubles au niveau de nos comportements psychologiques.
* En cas de microbiote appauvri, les chercheurs ont constaté sur les souris une anxiété accrue et un stress important. En effet certaines bactéries ayant un effet anti-inflammatoire, rétablir le microbiote abouti à réduire les inflammations neuronales, et les autres inflammations également. On sait maintenant que les maladies neuro-dégénératives, les troubles de l’attention, l’autisme entre autres s’installent sur un terrain intestinal inflammatoire, où le microbiote est perturbé et pauvre. Bien sur ce n’est pas la seule cause de ces maladies complexes, mais optimiser la santé intestinale de ces personnes APPORTE un bénéfice non négligeable. Des substances comme le sulforaphane à base de brocoli sont un soutien précieux qui a d’ores et déjà été testé sur des enfants autistes avec des résultats très satisfaisants.
*En cas de porosité intestinale, des TOXINES transportées via le réseau sanguin vont créer des inflammations au niveau du cerveau. Les récepteurs de la sérotonine vont alors devenir moins sensibles. En plus de fabriquer moins de sérotonine, nous y sommes moins sensibles, entrainant troubles anxieux et dépressifs.
* Les dysbioses intestinales se retrouvent souvent sur des personnes hypersensibles. Ce sont elles qui vont le plus souvent présenter des « maux de ventre » à répétition. Comme les 2 cerveaux sont en interconnexion, un cerveau hypersensible déclenchera plus de sécrétion de cortisol et d’adrénaline, avec pour conséquence une hyperactivité intestinale. N’a t-on pas mal au ventre avant une épreuve, un examen, avec une envie pressante d’aller au toilettes ?
* la satiété, la sensation d’avoir assez manger est ressentie lorsque notre microbiote est en bonne santé. Dans le cas contraire les bactéries ne peuvent plus faire passer leur message à notre cerveau, ce qui explique que les personnes qui consomment de la malbouffe régulièrement ou des aliments vides de nutriments vont avoir besoin de toujours plus manger pour atteindre cette satiété. D’où un risque accru d’obésité et de diabète.
En naturopathie, nous nous préoccupons donc de rétablir la santé intestinale et d’apporter via l’alimentation et la complémentation les précurseurs des différents neurotransmetteurs et hormones qui peuvent être déficientes. Le tryptophane par exemple, précurseur de la sérotonine se trouve dans les viandes, les œufs, le riz complet, le soja, les légumineuses, et est disponible dans des compléments alimentaires adaptés.
Pour maintenir un état optimal de notre MICROBIOTE intestinal, de notre intestin et de son imperméabilité je préconise différentes choses selon les cas des patients.
Dans tous les cas je conseille de:
- consommer le moins possible de plats préparés, de produits industriels, de produits ultra-transformés, de sodas. On y trouve trop d’adjuvants, colorants, produits chimiques, trop de sels, de sucres notamment le sirop de glucose-fructose hyper nocif pour la santé, de graisses trans (graisse hydrogénée et trop chauffées qui se fixent sur nos artères)
En bref éviter la malbouffe
- consommer le plus possible des fibres qui nourrissent donc entretiennent notre microbiote : fruits et légumes de saison, de proximité, si possible bio ou raisonnés crus et cuits au moins aux 2 principaux repas
- Consommer des aliments riches en probiotiques naturels
Légumes lacto fermentés, kéfir, miso,laits fermentés,
- éviter autant que possible les antibiotiques et notamment ceux présents dans les viandes et poissons élevés en captivité et non bio.
- gérer son stress grâce à toutes les techniques qui nous sont offertes aujourd’hui.
- Eviter les toxiques et les polluants environnementaux, et aider nos organes émonctoires à s’en débarrasser (reins, foie, intestins, poumons, peau) grâce à des plantes, des exercices respiratoires, de l’exercice physique, de l’hydro thérapie…
- et bien entendu avoir un mode de vie sain et une activité physique adaptée et régulière.
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