Georges Oxley, biologiste, qui se passionne depuis plus de 30 ans pour le sujet.
Les champignons peuvent-ils être utiles pour soigner les virus ?
George Oxley : Connaissez vous le Fomes ? C’est un champignon.
Il est associé à l’influenza, c’est-à-dire la grippe.
L’une de ses sous-espèces le Larifciofomes, que l’on trouve en Amérique, soigne les grippes A et B. Il serait également utile contre les virus de type corona, comme le SAR Cov 2, qui a désorganisé le monde des humains depuis plus d’un an.
C’est en substance, ce qu’ont affirmé, dans une publication qui fera date, une centaine de biologistes en lien avec le Jardin Botanique Royal de Kew en Angleterre, à l’ouest de Londres.
Ces scientifiques ont passé en revue une centaine d’études sur les champignons d’amazonie. Ces travaux portent notamment sur des échantillons de sols.
La lecture de cette étude nous apprend des choses étonnantes. Par exemple, la plupart des antibiotiques ou antiviraux de synthèse sont issus de la recherche sur les champignons. Ils possèdent des actifs naturels complexes qui empêchent les virus de s’y adapter.
Le Faux Fomes, par exemple, que l’on appelle aussi le Phellinus igniarisu, ce qui veut dire “liège qui porte le feu” a été utilisé avec succès en Asie contre le SARS de 2003 et le MERS de 2012, qui sont des coronavirus variants proches du SAR cov 2
Phellinus et Fomes sont des amadouviers. Ce sont de magnifiques champignons dont le chapeau a une forme de sabot de cheval. Son diamètre peut atteindre les 50 cm !
Leur nom vient du provençal amadou qui veut dire “amoureux”. Cela renvoie à leur capacité à prendre feu facilement. Les anciens s’en servaient du reste comme briquet !
On en a retrouvé sur Otzi, l’homme des glaces découvert dans les Alpes Italiennes, près de l’actuelle frontière avec l’Autriche.
Comment fait-on pour soigner avec un champignon ?
George Oxley : On obtient des extraits de Phellinus en mettant le champignon dans du vinaigre à l’ombre pendant 40 jours. Les scientifiques se sont aperçus que les actifs de Phellinus étaient capables d’éliminer les coronavirus en quelques heures
D’après les études, Phellinus agit en préventif. Il bloque le virus avec ses actifs. Cela empêche le virus d’entrer dans la cellule et de l’infecter. Le champignon agit également en curatif à l’intérieur et à l’extérieur de la cellule.
Par ailleurs, Phellinus permet d’activer les défenses de votre système immunitaire, notamment votre système lymphatique.
Ils sont également une extraordinaire source de vitamine D, dont on sait aujourd’hui qu’elle protège contre tous les virus en hiver.
Le gros avantage de ce champignon polypore est qu’il est disponible dans le commerce.
Comme tous les Fomes, il se cultive très bien.
En quoi les champignons représentent-ils un enjeu pour l’écologie ?
George Oxley : La France a organisé récemment le colloque international sur la 6e extinction de la Biodiversité. Or, le champignon est l’un des rares êtres vivants à avoir survécu à toutes ces extinctions. Les scientifiques se demandent s’il n’est pas le fil de la vie.
Les champignons nourrissent les arbres et leur permettent de communiquer entre eux.
Ils représentent également 1% de votre biome. Il s’agit de l’ensemble des microorganismes répartis sur votre corps. La majeure partie se trouve dans votre côlon et sur votre peau mais on en trouve un peu partout dans et sur le corps.
Les champignons organisent le monde bactérien autour de leurs filaments.
Ce sont eux également qui captent les virus pour s’en servir de mémoire.
Les virus mutent en permanence. Ils évoluent avec leur environnement. Les champignons avancent avec eux.
Ils sont la mémoire et l’histoire génétique de l’évolution planétaire.
On peut difficilement passer à côté !
Les champignons sont capables de dépolluer les sols, d’ingurgiter des roches et du métal et de les fixer dans des plantes. Ils peuvent “digérer” du pétrole ou du plastique. Vous pouvez les utiliser pour améliorer la productivité de vos sols, pour les rendre plus vivants et plus durables.
Tiré du Magazine Alerte Santé
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